«Voir au-delà des sentiers battus» signifie notamment être prêt à «étudier précisément ce que les actrices et acteurs du système de santé considèrent comme un problème». Dans ce contexte, les fournisseurs de prestations, le monde politique et les médias critiquent régulièrement la «bureaucratisation» du système de santé.
«Je prends ces préoccupations très au sérieux. Avec l’Office fédéral de la santé publique, nous sommes prêts à apporter notre contribution», déclare Elisabeth Baume-Schneider. Et d’ajouter: «Je peux vous garantir que je suis prête à éliminer ou à organiser plus efficacement les charges administratives inutiles ou inefficaces qui sont occasionnées par les directives de mon département.» Elle espère que tous les acteurs concernés sont prêts à faire de même dans leur domaine de responsabilité. Pour mettre en œuvre ce souhait de simplification, le DFI a dans un premier temps créé un groupe de travail externe sous la direction de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). «Une enquête auprès des fournisseurs de prestations est actuellement en préparation afin de saisir et comprendre le degré de charge administrative, a déclaré la conseillère fédérale. Dans un deuxième temps, nous voulons développer et mettre en œuvre des mesures pour éliminer les démarches administratives inutiles ou inefficaces.» Le groupe des médecins de famille sera traité en priorité. «Nous attendons les premiers résultats concrets des travaux cette année encore.»
La conseillère fédérale ajoute qu’un autre domaine dans lequel il faut sortir des sentiers battus est celui de la numérisation du système de santé. «Soyons honnêtes: de nombreux pays sont nettement plus avancés que nous à cet égard. Cela doit changer.» La cheffe du DFI a baptisé DigiSanté le «projet phare» qui est mis en œuvre progressivement depuis début 2025. Il a pour but de garantir la compatibilité des différents systèmes et d’éviter de devoir saisir plusieurs fois les données administratives et médicales, selon le principe «once only».
Le renforcement des soins médicaux de base tient particulièrement à cœur à Elisabeth Baume-Schneider: «Ici, il faut chercher activement des solutions en dehors des recettes déjà connues.» C’est pourquoi le DFI a lancé l’Agenda Soins de base en novembre 2024. «Depuis, près de 80 actrices et acteurs au sein de groupes de travail, dont la SSMIG, ont priorisé la nécessité d’agir et élaboré de premières ébauches de solutions.» Les groupes de travail sont diversifiés et proches des patientes et patients. Cette approche centrée sur le patient est fondamentale pour des soins de santé de bonne qualité, comme l’explique la conseillère fédérale. Elle attend un rapport avec des propositions de mesures d’ici fin 2025. «Le Conseil fédéral décidera ensuite de la mise en œuvre.»
La ministre de la santé a également parlé du nouveau système tarifaire global dans le domaine ambulatoire, qui se compose du TARDOC et de forfaits, et qui remplacera à partir du 1er janvier 2026 l’ancien tarif médical TARMED. Elle est consciente que la mise en œuvre du nouveau système représente un défi pour le corps médical. «Je vous invite à accompagner ce changement avec patience et en adoptant une attitude critique et constructive. Toute modification tarifaire ne va pas sans incertitudes et conséquences imprévisibles», a déclaré la conseillère fédérale.
Après son exposé, Elisabeth Baume-Schneider a également répondu aux questions du public. Christoph Knoblauch, Co-président de la SSMIG, l’a remerciée pour sa visite au congrès de la SSMIG en ces termes: «Nous sommes très heureux d’avoir eu l’occasion de participer à cet échange et à ce dialogue. La discussion a montré une compétence remarquable et une expertise approfondie. Cette dynamique doit impérativement être poursuivie afin d’améliorer encore certains points essentiels.»
